Très tôt, l’occupant allemand se rend compte qu’il lui est presque impossible de gérer la population des territoires belges occupés. En effet, mis à part les actes de l’état civil, les listes électorales sont incomplètes par rapport à notre époque, ne fût-ce que par l’absence des femmes qui n’y figurent nullement.
Ce qui les inquiète également, c’est la résistance de notre armée sur l’Yser et le risque que les jeunes hommes en âge de classe de milice ne franchissent les lignes afin de faire leur devoir patriotique. Pour cela, mais aussi pour contrôler les déplacements indus ou « anormaux » à leurs yeux, il faut faire un recensement adéquat.
Qui a eu l’idée de créer cette carte, nous ne le saurons sans doute jamais mais en tous cas, ces dignes penseurs n’oublièrent pas d’utiliser les techniques modernes dont la photographie. Vous découvrirez ci-après que nous seront bien loin du modèle dit " photo de carte d’identité ".
Dans le Bulletin Officiel des Lois et Arrêtés du 28 août 1915, tout est bien défini. Les autorités mettent en place un «Personal Ausweis » ou certificat d’identité. Cette ordonnance impose à tous ceux qui veulent circuler un certificat d’identité délivré par la police locale comportant nom, nationalité, signature, domicile, date et lieu de naissance, taille, profession et photographie. « Si [le] fonctionnaire se trouve dans l’incapacité d’établir l’identité de façon certaine, il réclamera le témoignage de deux témoins irréprochables qui certifieront l’identité par leur signature. »
Dans la plupart des cas, ce sont les services communaux qui recevront les gens pour établir les papiers adéquats. Cela se fera à la Maison Communale. Dans certaines communes plus étendues ou plus peuplées, l’affaire sera parfois du ressort de la police communale.
En 1919, peu après la fin de la guerre, notre gouvernement se rend compte des facilités administratives de cette carte et la rend obligatoire dans un format différent. La presse se félicite.
« Nous allons être bientôt débarrassés des “ Personal Ausweis ” qui, d’ici quelques jours, devront être échangés contre des cartes d’identité belges. Nombreuses sont les personnes qui réclament et considèrent l’obligation d’être munies d’une carte d’identité comme vexatoire »
Rien n’y fera et cela restera d’application.
La carte d’identité actuelle est un héritage de la Grande Guerre !
Source : Cercle d'histoire de Fontaine-l'Evêque
Le 4 décembre 1941, Octave Sanspoux reçoit un 1er avertissement de la kommandantur pour ne pas avoir occulté ses fénêtres. Le 1er décembre 1943, il reçoit un procès-verbal de 100 BEF pour la même raison.
1er décembre 1943
Ordre de punition de la police de la Kommandantur
Vous êtes condamné à 100 francs belges.
La somme d'argent doit être payée endéans la semaine à la caisse de paiement de la Kommandantur. Si vous ne payez pas, vous devrez faire un jour de prison.
Explication : D'après la constatation du 25 novembre 1943, deux fenêtre du magasin n'étaient pas occultées. L'ampoule devait en outre être peinte en bleu. Vous avez refusé d'obéir au règlement malgré les ordres que le bourgmestre avait intimé. Si vous n'êtes pas d'accord, vous pouvez aller réclamer à la Kommandantur dans les trois jours. De toute façon, votre punition sera maintenue et même augmentée...
Recto verso
Carte de lait de Pol, fils d'Octave