L'armée belge arrive...

Photo 5 : L'euphorie est générale ! Une bonne trentaine de garçons et filles font la fête à trois soldats américains. Plusieurs enfants brandissent des drapelets en papier. Un drapeau plus grand émerg au centre. Ce qui est moins apparent, c'est la jeep sur laquelle ce monde est entassé. Le caisson de la voiture se voit derrière les mollets et, du côté droit, on peut suivre la courbure gaufrée d'un pneu. Pol Sanspoux, fils d'Octave qui prend la photo, est entouré d'un cercle. 

- Thérèse Vandendries : à l'avant-plan, au milieu

- Henri Feltz : à la droite de la précédente

- Anne-Marie Pirson : à la droite du GI à l'avant-plan

- Gisèle Patte : 2e à gauche

Photo 8 : les frères Émile et Maurice Quinot, qui impriment le journal " L'Aclot ", sont prisonniers de guerre en Allemagne depuis mai 1940. Leur entreprise, installée à la rue du Déversoir, a tenu le coup pendant quatre ans grâce à une petite équipe.

Ce lundi 4 septembre 1944, Nivelles se situe dans le no man's land. Presque toute la Wehrmacht est partie, mais les arrière-gardes sont encore aux prises avec la Résistance. À cent mètres d'ici, on se tire dessus. Les troupes alliées tardent à arriver. Qu'importe: le bourgmestre Léon Jeuniaux, anticipant de 24 heures sur les événements, fait imprimer une proclamation aux Nivellois. Elle sera affichée le jour même, parfois au nez et à la barbe des derniers Fridolins à fouler le sol aclot. Voici d'abord l'atelier pendant la confection des affiches. De gauche à droite: Emile Delvaille ( très probablement l'auteur du texte), Joseph Coq ( dont le frère Alphonse fut Préfet de l'Athénée Royal de Nivelles ), Georges Jeuniaux ( futur mandataire communal et frère cadet du bourgmestre), Georges Winkel ( technicien de l'opération), Georges Lambert, René Mari (futur conseiller communal) et Paul Bila.

Á un autre point de vue, cette photo nous instruit sur des spectacles joués à Nivelles au cours de l'hiver 1943-1944. Voyez donc les affiches apposées contre le mur du fond: on y lit l'annonce d'un récital du pianiste nivellois Jean Brennet ainsi que le titre d'une pièce de théâtre " le Roi Cerf ". Cette pièce a été jouée dans la défunte salle du Phare par les Comédiens Routiers, une jeune troupe bruxelloise qui a pris ultérieurement le nom de " Théâtre National de Belgique et qui a gardé de chaleureuses attaches avec la ville de Nivelles.

Photo 13: 6 septembre 1944 : les Américains défilent à Nivelles. On peut malheureusement appréhender que tous les GI qui ont vu Nivelles en liesse n'aient pas eu l'occasion de rapporter l'événement dans leur pays. Pour eux, c'était bien la libération de la Belgique, ce n'était pas la fin de la guerre. Ceux-ci faisaient partie de la première armée américaine, celle qui a encaissé le dernier coup de boutoir allemand dans les Ardennes, le 16 décembre 1944 et qui a opéré la jonction avec les forces russes sur l'Elbe.